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Ce que j'en lis
13 juillet 2014

Mon coeur à l'étroit, Marie NDiaye

 

etroit

 

Nadia, la narratrice est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelque temps le couple est l'objet d'une vindicte générale, harcelante et inexplicable...

Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu'un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs? Pourquoi son fils s'est-il éloigné d'elle? Ange est-il vraiment son allié dans l'épreuve? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qui s'impose peu à peu comme leur protecteur tout-puissant?

 

Si j'ai sorti ce livre de ma bibliothèque, c'est à la base par erreur. Je cherchais un N pour mon challenge ABC, et j'avais oublié que j'avais déjà terminé Irène Némirovsky (oui, j'ai la mémoire d'un poisson rouge). Je connais l'auteur de nom à cause du Goncourt obtenu en 2009 pour "Trois femmes puissantes", ça doit donc être quelqu'un de bien. 

Je crois pouvoir dire franchement que je n'ai rien compris. Vraiment, je vous assure! Je le dis avec la plus grande humilité du monde: je ne sais pas ce que j'ai lu. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas ce que j'étais censée comprendre. Pourtant j'ai la plus haute estime pour moi-même, en temps normal, mais lire les atermoiements de Nadia, ses réflexions simplistes et ses angoisses m'ont poussée à me demander si j'avais le QI nécessaire. Soit c'est un livre trop facile pour un auteur de Goncourt, soit je l'ai loupé. Par respect pour l'auteur, je préfère considérer qu'il s'agissait d'un rendez-vous manqué dû à ma fatigue.

Ce livre mériterait sans doute qu'on prenne le temps de se poser, de l'analyser, de le retourner dans tous les sens pour tâcher de le comprendre. Ce temps, malheureusement, je n'ai pas envie de le prendre. J'ai fait un voyage étrange, dans une atmosphère lourde et chargée d'angoisse, avec un personnage principal très antipathique, imbu de lui-même et de son statut social, qui a rejeté son passé en bloc. Nadia va jusqu'à faire croire à la mort de ses parents pour fuir ses origines modestes. Elle semble mépriser le reste du monde.

Je reste avec une tonne de questions. Qu'est-il arrivé à son fils et à cette petite-fille dont elle refusait de prononcer le nom? Qui est exactement ce mystérieux Noget, et quel rôle a-t-il joué? Contre quoi lutte Nadia? Quelle haine se déclenche soudain contre elle et son mari, et les "gens comme elle"? Si on penche naturellement pour une question de racisme, aucun indice ne vient le confirmer franchement, et l'histoire prend même une tournure fantastique vers la fin.

Voilà l'inconvénient de cheminer aux côtés d'une héroïne (anti-héroïne, disons) aussi bornée, qui refuse de se poser les bonnes questions de peur de passer pour une idiote: on ne sait rien. Elle préfère se taire et laisser couler les choses. Faute d'enquête de sa part, le lecteur est donc laissé à ses tergiversations, libre d'interpréter à sa guise le moindre événement. 

C'est déroutant. D'habitude, j'apprécie le mystère et la marge qu'un auteur nous laisse, mais c'était bien trop pour moi, cette fois. Embarquée dans un monde parallèle, envahi par le brouillard, j'en ressors comme d'un mauvais rêve.

Ce n'est pas un roman raté. Ce n'est pas une perte de temps. C'est une incompréhension totale.

Je laisse à d'autres le soin de se pencher plus attentivement sur ce livre et son ambiance particulière et oppressante.

 

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