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Ce que j'en lis
4 juillet 2013

Dôme, tome 2, Stephen King

dome2

 

Ma critique du tome 1 est disponible ici.

Impossible de m'arrêter trop longtemps ou d'attendre une lecture commune pour ce deuxième tome: il fallait que je sache. Comme toujours dans un bon King, impossible de me sortir l'histoire de la tête. Je me surprenais à échafauder des théories, à me poser des questions, à revivre certaines scènes... Alors pourquoi se faire du mal, quand ce deuxième tome me tendait ses petits bras de papier?

J'avais honnêtement très peur d'être déçue par la fin. Evidemment, je m'attendais à ce que tout explose / brûle / soit inondé / réduit en miettes, mais comment allait-il procéder, cette fois? En fin de compte je trouve qu'il s'en sort très bien, sans vraiment se renouveler, sans trop de surprises, mais en nous laissant tout de même une belle morale.

Ce que j'aime particulièrement chez cet auteur, c'est qu'il ne faut s'attacher à personne. Ce n'est pas parce qu'un personnage joue un rôle majeur dans l'intrigue qu'il ne va pas mourir brusquement et bêtement: personne n'est à l'abri. Le lecteur se laisse facilement surprendre. En tout cas, avec moi, ça a encore fonctionné!

Et que dire de cette reconstitution d'une petite ville typique des Etats-Unis? C'est brillant, voilà tout. Toute la dynamique humaine est là, avec ses subtilités et ses contradictions. Je l'ai cependant trouvé moins fouillée que dans "Bazaar", mais le propos n'était pas le même. Soulignons les magnifiques scènes d'hystérie collective, les mouvements de foule, les paniques qui transforment des citoyens ordinaires en troupeau sans cervelle: il est particulièrement doué pour cela, et "Dôme" ne fait pas exception.

J'ai été étonnée par la vitesse à laquelle tout dérape. Il suffit de peu pour qu'une ville sans histoire se transforme en dictature, recrute son équivalent local des jeunesses hitlériennes, et sème la terreur. Pourtant l'action se déroule sur quelques jours seulement! Mais puisque tout est si bien amené et expliqué, on y croit. Ca fait vraiment réfléchir: la frontière est mince, très mince, entre la démocratie et la tyrannie, et en faisant miroiter des questions de sécurité et d'intérêt public aux électeurs, il est possible de la franchir allégrement sans avoir l'air d'y toucher. Les gens aiment se réfugier derrière un leader, quelqu'un qui a l'air de savoir ce qu'il fait dans les temps difficiles, et qui leur promet que tout va s'arranger. Comment le leur reprocher? C'est réconfortant de confier son fardeau à celui qui affirme avoir les solutions.

On n'est jamais à l'abri d'un régime totalitaire, d'où l'importance de l'éducation, de l'enseignement de l'Histoire, et de la conscience politique.

La religion en prend également pour son grade, une fois de plus. Entre les fanatiques illuminés, les hypocrites qui interprètent les saintes écritures comme il leur chante selon leurs propres intérêts, et ceux qui ont perdu la foi, c'est un festival!

Je regrette un peu que la trame du roman se déroule sur si peu de temps. J'aurais aimé voir les ressources s'amenuiser davantage, les réserves s'épuiser, la question de l'alimentation être posée. Jusqu'au bout, on se déplace en voiture (sans paraître se soucier de polluer l'air sous le Dôme, youpie tralala), et on fait ses courses au supermarché. Tout le monde ou presque a des générateurs. On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'une approche survivaliste, et moi qui aime bien ça, ça m'a déçue! La question écolo est vaguement présente avec la dégradation de la qualité de l'air et la mort progressive des plantes, mais elle reste tout à fait secondaire.

Le roman aurait facilement pu atteindre les trois mille pages, avec tout ce qu'il était possible d'exploiter à partir de l'idée du Dôme, mais il fallait bien se restreindre un peu. Le résultat est vraiment bon, haletant et bien construit. Un très bon cru!

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Commentaires
G
J'ai aussi été déçu pour le côté rationnement. Je m'attendais à les voir galérer plus sur la fin mais cela me va quand même bien car il y a une très belle morale.
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