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Ce que j'en lis
26 novembre 2009

Tokyo, Mo Hayder


mo



Quand Grey débarque à Tokyo sans argent ni bagages, elle a beaucoup à prouver et encore plus à cacher...
Obsédée par un passé tumultueux, elle a quitté son Angleterre natale dans le seul but de retrouver un vieux film disparu. Ces images seraient l'unique témoignage visuel des atrocités commises par les Japonais à Nankin en 1937.
Un seul homme pourrait aider Grey. Un survivant du massacre, professeur à l'université Todai. Mais ce dernier, méfiant, refuse de répondre aux questions de la jeune femme.
Perdue dans une ville étrangère où elle ne connaît personne, Grey accepte un emploi d'hôtesse dans un club de luxe fréquenté par une clientèle d'hommes d'affaires et de yakuzas. Parmi eux, un vieillard en fauteuil roulant entouré de personnages terrifiants, et qui doit, paraît-il, sa longévité à un mystérieux élixir, qui suscite bien des convoitises...

 

 

Je ne suis pas très polar, je ne suis pas très thriller, mais j’aime beaucoup me dépayser, en particulier au Japon. Alors, après tout, pourquoi pas ? La quatrième de couverture m’annonce en plus que ce roman a reçu le grand prix des lectrices de Elle, donc bon ! Soyons fous !

 

Au bout du compte, ce n’est pas mauvais du tout, mais delà à décerner un grand prix… Peut-être que le reste de la sélection de Elle était vraiment très mauvais, cette année-là. Ou que je n’ai simplement pas les mêmes goûts que le reste des gens.

 

Au niveau de l’écriture, il y a du talent, c’est indéniable. C’est fluide, vivant, intelligent… et pourtant, j’ai abandonné ce livre quelques semaines sur ma table de chevet avant d’avoir le courage de le reprendre pour en finir. Qu’est-ce qui cloche, alors ?

 

C’est une histoire qui prend son temps… Le rythme est lent, l’intrigue se met en place doucement, et cela pourrait ne pas gêner si l’héroïne elle-même n’allait pas se perdre dans des circonvolutions sans intérêt, et presque oublier pourquoi elle est là. C’est qu’on l’oublierait aussi !

 

Parlons-en, de cette petite Grey, d’ailleurs. Elle n’est pas très vive, hein. Il lui faut des pages et des pages pour enfin remarquer ce que le lecteur lui hurle intérieurement depuis longtemps. C’est agaçant, d’avoir la clef d’une énigme et un personnage un peu niais qui ne comprend rien, non ?  Elle est gentille, elle est toute mimi, toute pleine de traumatismes, mais elle est un peu lente à la comprenette, la mignonne. Avoir envie de coller des baffes à l’héroïne n’aide pas à progresser dans un roman, en général. Elle est entourée de comparses soit en carton-pâte, soit d’une dimension dramatique presque affligeante (il y en a qui cumulent les malheurs, c’est vraiment pas de bol).

 

On saupoudre le tout de dimension historique et de culture, histoire qu’on ne soit pas venu pour rien quand même. Bon, Tokyo… Ce n’est pas celui des dépliants touristiques et de mon imagination débordante, mais comme l’auteur y a vécu quelques années, elle doit savoir de quoi elle parle. Pour la culture, on revient sur le massacre de Nankin que j’avais hâte de découvrir (parce qu’on ne nous en parle jamais, à nous, des atrocités commises par les japonais pendant la guerre – on est trop occupés à parler des nazis -). J’en ressors légèrement déçue : non pas par la nature humaine, puisqu’on savait à quoi s’attendre, mais par la distance que j’ai sentie dans le récit des événements. Je ne me suis jamais sentie à Nankin, et le personnage le plus atroce et le plus pervers de tous est finalement un peu pâlichon.

 

La chute est bien amenée, mais fadasse. Il faut dire que la voir venir depuis plus de cinquante pages diminue grandement l’enthousiasme.

 

Bon, on va dire que ce sera bien pour les longues soirées d’hiver au coin du feu, ou pour les amateurs du genre. De mon côté, la prochaine fois, je passerai mon chemin.

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